A 25 ans, Josh Tillman a déjà de la bouteille : habitué à parcourir les Etats-Unis d’est en ouest, pour des concerts devant de petites assemblées, ce songwriter vivant désormais à Seattle a décidé coûte que coûte de vivre sa passion, quitte à rester le ventre vide et à laisser ses amis derrière lui. Minor Works est son premier album à recevoir une distribution digne de ce nom, après deux albums auto-produits et confidentiels.

Ce disque s’inscrit dans la plus pure tradition folk américaine initiée par Bob Dylan, Neil Young ou The Band. Plus récemment, la musique de Josh Tillman évoque Pale Horse & Rider et son chanteur Jon DeRosa, à la voix fragile et légère. Minor Works bénéficie d’une palette d’instrumentation plus large que ses prédécesseurs, avec la panoplie désormais classique comportant basse et batterie, quelques touches de steel guitar, d’harmonica ou de banjo. L’atmosphère est mélancolique et nostalgique, racontant les déboires de la route, les rencontres qui se terminent mal, contées avec une certaine candeur, sans amertume, évitant avec brio les lourdeurs qui plombent souvent ce genre.

Malgré tout, après 5 chansons on a fait le tour de la question, et Minor Works ne s’éloigne plus de la même formule. Le rythmes, les effets de steel guitar et même les intonations de voix de Josh Tillman changent très peu d’un morceau à l’autre. Songwriting par moments lumineux ("Jesse’s not a sleeper", "Crooked Roof"), Minor Works souffre musicalement d’un trop grand conservatisme sur la longueur de l’album. Avant tout un artiste live, J. Tillman sera de passage en Europe cet hiver, des dates en Suisse restent à confirmer.

Extraits à télécharger :

- Crooked Roof
- Slow Burn

- JP, le 12 10 2006