Hérétique, excentrique et déroutant He poos clouds, le second opus de Final Fantasy, vient avec délectation transgresser les règles de la pop musique. Cette fois-ci entouré d'un orchestre de poche, comprenant quatuor à cordes; percussions; timbales; piano et clavecin, Owen Pallet – le compositeur, arrangeur et tête pensante du projet – affiche une fois encore sa volonté d'innovation.
Plus complexe que le premier album (Has A Good Home) et parfois même un peu obscure, ce second essai constitue néanmoins une étonnante collection d'idées, à mi-chemin entre Jean-Sébastien Bach, Webern et Arcade Fire ! En effet, Final Fantasy triture des mélodies pop-rock déjà brillantes et inventives, y introduisant des accents de musique baroque, voire même des intonations de musique classique contemporaine. Ainsi, He poos clouds nous emmène dans un univers contradictoire, à la fois avant-gardiste et accessible, que l'on pourrait, pompeusement qualifié de post-pop !
Plus humblement, nous dirons qu'il est difficile de ne pas être surpris par cet album, tant il regorge d'originalité. Passant d'atmosphère pop oppressantes (If I Was A Carp) à une écriture très classique et dramaturgique (The Pooka Sings) tout en déviant parfois sur des compositions plus abstraites et contemporaines (Do You Love), Final Fantasy affiche l'intemporalité de sa musique et sublime inhabituellement les genres.
Enfin, l'interprétation vocale à la fois fragile et perçante d'Owen Pallet, susurrant ou criant les paroles de ses chansons, vient ajouter une dimension théâtrale au tableau de ce disque.
Un concept-album, libre et insécable!
Extraits:
- Le titre Song Song
- Le clip de He Poos Clouds
- sai real, le 10 10 2006