Il est certes éminemment facile de casser du sucre sur la nouvelle production de la vierge de fer. On pourra dire que c'était mieux avant, que les pochettes ne sont plus ce qu'elles étaient, que la voix de Dickinson est parfois un peu à la traîne et que rien de nouveau ne sort des compositions du groupe. Réactions de grincheux ? Oui!
Iron Maiden n'a plus grand chose à prouver, on n'attend pas que ceux-ci se mettent à l'électro, les maîtres du heavy metal peuvent se contenter de livrer un album tous les trois ans et remplir les stades lors de leurs mémorables tournées.
Et pourtant, sur A Matter of Life and Death, des petites surprises il y en a : les morceaux sont longs, épiques aux rythmiques plus variées et travaillées qu'à l'accoutumée, la batterie ne s'est rarement aussi bien portée, et les accords de guitares d'arrière-plan font plus mouche que d'habitude (pour preuve l'excellente rythmique de "The Pilgrim"). On pourra également apprécier les douceurs de "Out of the Shadow" rappelant la carrière solo de Bruce Dickinson. Si le single "The Reincarnation of Benjamin Bregg" n'est pas vraiment un titre d'exception, la tension gouvernée par les lignes de basses et refrains que l'on retrouve sur "For the Greater Good of God" nous évoque la période bénie 80's. Quant à "Lord of Light", il nous fait presque remonter à l'époque de Paul Di'Anno.
Of course, A Matter of Life and Death n'est pas le meilleur disque d'Iron Maiden, mais il n'y en aura plus au sens usuellement entendu (à savoir la période mi 80’s). Le groupe a (un peu) changé, le monde a (pas mal) changé et cet album s'avère une bien bonne cuvée, supérieur à la dernière en tous les cas. Une création moins directe, plus recherchée qui fait plaisir aux oreilles.
Reste malgré tout à signaler un changement radical : le slogan datant des débuts "Up the Irons!" a été ici remplacé par "Come on You Irons!", si ça c'est pas de la révolution!
- le sto, le 26 09 2006