Incorrigible Sufjan Stevens… Moins d’un an après Illinois, il nous ressert le même menu, mais dans un cocktail différent : vous dégustez donc une nouvelle avalanche de 21 morceaux de choix, indignes selon lui de figurer sur la première galette, mais ma fois comme il faut bien survivre...
Entre pépites (la chanson éponyme) et redites (trois versions de Chicago qui surpasseront néanmoins souvent la version d’Illinois), The Avalanche ravira les fervents admirateurs de ses dernières créations, qui crieront peut-être encore au génie. D’autres y verront une folle course à la chanson parfaite, un esprit incapable de s’arrêter à 45 minutes, 10 titres, et hop, on passe à autre chose. On frôle l’indigestion, tant le sentiment d’un trop plein persiste.
Cet Avalanche se veut pourtant moins poussé en terme de concept et de finition que son illustre prédécesseur. On se surprend même à déguster les merveilles concoctées en son temps sur Seven Swans, avec en tout et pour tout retenue et émotion comme seules épices («The Mistress Witch from McClure (or, The Mind That Knows Itself)»). Les dissonances et la gabegie indie-rock période A Sun Came ne sont pas oubliés («The Perpetual Self, or 'What Would Saul Alinky Do?»). On apprécie aussi ces cuivres qui sentent bon le Sud et font voyager. Bordélique aussi, malheureusement, Sufjan remplit pêle-mêle son avalanche de conserves en tous genres, dans un ordre que lui seul semble connaître. Et franchement, une fois ouverte, la boîte reste de la boîte.
Ne confondez donc pas l’Avalanche avec un véritable hors d’œuvre, ses quelques saveurs n’empêchant pas l’indigestion de survenir… et lorsque vous y serez il sera trop tard. Il est peut-être temps de passer à autre chose ?
- runeii, le 12 09 2006