Pour faire suite à l’album éponyme sorti l’an passé (Jesu), Justin Broadrick nous sort un rappel goûteux de son alchimie de métaux lourds, preuve que Jesu est plus qu’un «side-project». Et ce qui vient dans nos têtes dès les premiers riffs de béton armé de «Silver» c’est : encore mieux ! Oui, Jesu avance d’un pas assuré et survole par sa classe les productions estampillées «hardcoremetal» qui tracent souvent le même sillon. Justin plante son décor dans le marasme sonique de My Bloody Valentine en veillant à alimenter sa machine au doom metal carbonisé. Formule unique, divine pour faire croître la tension et enterrer bien vite vos voisins gênants.
Mieux : depuis Jesu, l’alliage s’est affiné par des boucles de feedback subtilement reliées, l’emploi approprié de beats sales ou de basse aux consonances indus («Dead Eyes»). Un ensemble progressif toutefois très cohérent sur lequel planent de fabuleuses harmonies. A la surprise générale, Justin réintègre à son univers quelques pépites issues du territoire pop (!): les vocaux lancinants sont de plus en plus clairs et lumineux, les lignes de guitare restent suspendues à la manière de Slowdive.
En évolution vers de nouveaux territoires, ces 4 titres restent durs, froids et brillants comme l’argent. Et en avance sur notre horloge musicale. Deux raisons pour ne pas vous priver de cette potion surprenante.
- runeii, le 28 06 2006