Parcourez le chemin le moins fréquenté : telle est la devise chère à Hugo Race et à sa troupe d’expérimentateurs électro-dub-ambient-rock (entendez : totalement inclassable), le True Spirit. Ayant depuis longtemps démonté les guides et cartes en tous genres pour les recoller à sa manière, il nous amène à chaque étape vers un véritable éveil des sens où franches hallucinations et paradis artificiels restent de mise. Accessibles à chacun néanmoins.

Taoist Priests relève à nouveau ce défi : 12 histoires à la première personne, tantôt sordides, tantôt rédemptrices, où la voix rauque de l’Australien survole sans jamais faillir un véritable champ sonore de samples en tous genres, d’échos lointains de guitare slide ou de piano, parfois de cuivres en arrière fond. Se situant toujours à un carrefour entre tempos dub et grooves urbains pour les tripes, électro-ambient pour les sens, storytelling pour la tête, ce bluesman postmoderne suscite une ambiance générale vaporeuse et souvent lumineuse, loin de ses Goldstreet Sessions, précédent opus aux sonorités nettement plus souterraines.

Ayant sans relâche tourné en Europe depuis plus de 15 ans du Nord au Sud, ramenant passablement d’histoires de conflits, de combats, d’abus en tous genres, Hugo Race paraît s’être apaisé. Spontanéité et improvisation sont aussi sur le retour, même certaines longueurs (60 minutes) surviennent. Cet ex-membre des Bad Seeds de Nick Cave revendique la voie du zen pour supporter nos incessantes querelles de territoires géographiques ou relationnels. Un antidote étrange mais d’une agréable sérénité.



- runeii, le 21 05 2006