Case, Neko > Fox Confessor brings the Flood

Fox Confessor brings the Flood
3.2006
Notation
Rock   Folk

Dans un décor rural sans âge où se croisent les destins d’une Amérique à la fois mythique et sans pitié, Neko Case en serait la conteuse attitrée. A l’image de la pochette de ce Fox Confessor… (une assemblée de renards et quelques têtes tranchées, dans un faux style naïf), les narrations de cette ancienne égérie punk se placent dans la plus pure veine des «storytellers» américains, décrivant une galerie de personnage hauts en couleurs.

La belle rousse au caractère bien trempé se présente pourtant comme une «auteure de country traditionnelle», mais dit y insérer volontairement d’autres influences (folk, romantisme noir, rock traditionnel) pour un résultat métissé très personnel. On constate que Neko Case possède toujours cet impressionnant brin de voix, clair et puissant, qui tient sans coup férir ses envolées lyriques souvent risquées.

Ce nouvel opus reste solidement habité par Sud, Tucson y étant représenté par le duo Burns-Convertino de Calexico, renforcé par la six cordes de Howe Gelb. La collaboration s’avère pleinement convaincante : les fins écrins musicaux développent une troisième dimension cinématographique où le timbre de Neko peut amplement se dérouler, que ce soit au travers de bande-sons à la Morricone (la valse nocturne de «Star Witness»), de cabaret-blues plus intimistes ou d’une reprise de gospel («John saw that Number», quoique un peu surfaite).

Plus aventureuse et rebelle que Lucinda Williams, moins usée que Thalia Zedek, Neko Case confirme ici qu’elle est bien la nouvelle icône de la country alternative américaine. Blacklisted avait affolé les critiques en 2002, Fox Confessor... en développe la portée et les idées : c’est dire le niveau. Joli coup.


- runeii, le 20 04 2006