Katatonia > The Great Cold Distance

The Great Cold Distance
3.2006
Notation
Rock   Metal   Pop

Etrangement, il semble que Katatonia (à ne pas confondre avec Catatonia) soit encore un groupe largement méconnu. Moi-même, j’avoue que j’avais perdu contact avec eux depuis l’album Discouraged Ones, qui date tout de même de 98 me semble-t-il, le groupe se perdant dans une sorte de pop-metal pathétique (au sens noble du terme, s’entend) un peu trop larmoyant pour moi, et souffrant d’un tragique manque de discernement qui les empêchait de pondre un titre qui fût efficace sur tout sa durée. Et bien il semblerait que le groupe soit enfin arrivé à un équilibre sur cette nouvelle galette.

Le fond n’a pas changé, c’est toujours pour nous déverser des kilotonnes de spleen que Katatonia viennent nous jouer la sérénade. Mais oh surprise, les guitares sont véritablement plombées, les mélodies sont vraiment efficaces et la comparaison avec Tool que j’ai pu lire ici et là me semble bien justifiée pour ce qui est de la manière de riffer, tout en gardant à l’esprit que l’atmosphère n’a rien en commun avec le groupe de Keenan, dont on attend par ailleurs la bave aux lèvres le nouvel album, mais c’est une autre histoire. Je disais donc : Katatonia a gagné en envergure et on a enfin l’impression d’avoir autre chose entre les oreilles qu’un groupe acnéique qui vient presser ses boutons de spleen purulent sur des murs de guitares démonstratifs et trois arpèges mélancoliques pour montrer que c'est pas parce qu'on a les cheveux longs qu'on est des bourrins.

Les titres sont habilement construits, sans temps morts, et les lignes vocales ne manquent jamais de surprendre, tout comme certains plans purement doom metal qui ne manqueront pas de rappeler aux plus poilus d’entre vous les grandes heures du label Peaceville d’il y a quinze ans, dans le sillage duquel Katatonia faisait ses premières armes. En fin de compte, tout ce que j’espère pour la prochaine fois, c’est que le groupe fasse une fois le pari d’un son un peu plus cru, car le son heavy pataud qui leur colle au train depuis quelques albums nuit vraiment à la crédibilité de compos qui pourraient leur valoir sans ça une reconnaissance plus large auprès du public « rock », à l’instar d’Anathema, pour ne pas les citer, qui commence à faire son trou.

- lina b. doll, le 3 04 2006