Le panthéon du folk-rock américain, c’est nombre des œuvres de Neal Casal. Après une période de fin des 90’s mémorable qui lui a permis d’accoucher d’albums qui font date, silence radio. On savait juste que l’homme voulait tourner une page de son histoire…
Ce dernier projet cher à son cœur se présente à nous aujourd’hui sous la forme d’un virage à 180 degrés : adieu le dépouillement passé du songwriter et bienvenue à la pop vintage des sixties. Neal Casal joint sur «No Wish …» les deux côtés de l’Atlantique avec pas mal de bonheur, piochant dans les balbutiements du rock (Beach Boys, Beatles, etc.) pour les parer d’orchestrations rutilantes (à la Phil Spector), tout en gardant une touche country des origines. Dès les premières mesures (le beatlelesque «You don’t see me crying»), c’est arrangements de cordes, réverb’ en tout genre, orgues scintillants : le train est lancé et le voyage haut en couleurs.
Pourtant, les propos de l’américain sont loin de respirer le bonheur, abordant le décès d’amis proches, la dépression ou les remises en question. La brillance et le baroque des compositions en atténuent paradoxalement la portée.
Parfait donc pour rouler sa déprime au volant d’une Cadillac à toute biture et cheveux au vent. «No Wish to Reminisce» peut pourtant lasser à la longue à force de surcharge en tous genres. On en vient à souhaiter le retour du folkeux dans ce qu’il a de plus dépouillé, une banale guitare acoustique comme seul accompagnement. Désolé Monsieur Casal, mais votre ancien job nous manque : la qualité de votre dernier titre (l’instrumental psyché «Saw Stars») en est la preuve.
- runeii, le 29 03 2006