Invitation à fermer les yeux et à se plonger loin, très loin au fond de l'espace intergalactique, "Deep Visions" est l'un des rares projets ambient helvétique véritablement prometteurs depuis belle lurette. Ce premier album de Floating Mind recelle déjà une certaine maturité et un goût pour la découverte de nouvelles zones inexplorées. Je vous encourage à ne pas vous laisser rebuter par la pochette de mauvais goût...pour mieux découvrir ce qui s'y dissimule à l'intérieur.
L'univers de Floating Mind peut parfois se rapprocher des expérimentations planantes de leurs illustres confrères, les Young Gods (période "Heaven Deconstruction"): des textures sobres et apaisées, bousculées par des embryons de rythmique tantôt caressantes, tantôt crispantes (les bidouillages d'Autechre pointent parfois à l'horizon). L'album alterne entre des passages relaxants, ouverts à l'infini, plans larges oxygénés ou rassurants ("Stellar"), et des plongées plus noires et abstraites (le dark ambient "One Day").
En cela, "Deep Visions" varie ses effets sur le voyageur, l'alchimie étant généralement réussie, même si quelques longueurs et incohérences sont à relever (l'inconsistant "Keep on Moving" par exemple). L'écoute de ces 77 minutes peut briser les barrières du temps et désorienter notre perception, au point que nous nous endormions profondément pour rêver d'ailleurs étoilés. C'est bien le signe que Floating Mind a réussi son pari. A suivre donc pour une confirmation.
- runeii, le 19 02 2006