Voilà le genre d'album qu'on attendait pour descendre en flèche, comme si c'était écrit qu'après les deux derniers très bons albums de The Verve, la carrière solo du père Ashcroft n'allait que pouvoir se prendre les pieds dans la moquette. C'était prévisible, un premier album tout à fait honorable puis Human Conditions, qui nous évoquait au mieux un album de Robbie Williams! Ashcroft pouvait-il se remettre ? Force est de constater que non, que le vétéran brit-pop perd encore un peu de terrain sur ces désirs mégalomaniaques de songwriter ultime (Keys to the World, ben voyons!!).
Ce n'est même pas qu'il y a certains titres qui fâchent, ça on pourrait encore l'encaisser, c'est que l'album dans son intégralité est une daube. Les morceaux sont plats, sans saveur, sans esprit, sans inspiration. Le single "Break the Night with Colour" n'est qu'un slow aussi savoureux qu'une tomate cultivée hors-sol en hiver, "Keys to the World" et ses chœurs ont autant de charisme que le François Hollande des guignols et chaque note de "Cry 'til the Morning" est prévisible au minimum trois minutes à l'avance. Seul "Sweet Brother Malcolm", jolie ballade (encore une !), s'en sort avec quelques honneurs.
Force est de constater que le génie qui a écrit Urban Hymns ne peut même pas être considéré comme l'ombre de lui-même, car pour qu'il y ait ombre il faut au minimum un peu de soleil. Ici il n'y a point de soleil, pas plus que de pluie, ce serait donner trop de caractère à ce disque, juste un peu de brouillard grisâtre qui se dissipera bien vite avec une petite brise. Triste histoire...
- le sto, le 17 02 2006