Sunn O))) > White1

White1
3.2003
Notation
Rock   Ambient   Metal

A quelques jours d'une nouvelle date hélvétique (au Bad Bonn, avec son vénérable aïeul), revenons brièvement sur le gros oeuvre du groupe qui n'en finit plus de susciter piques et polémiques (pardon) dans la presse spécialisée, papier et électronique, à savoir le diptyque blanc (auquel fera suite le diptyque noir, dont Black One, dernier album en date, est le premier volet (vous suivez ?)).

White1, donc, se compose de trois morceaux d'ambient désaxé au climat cependant bien distinct. "My Wall" fait intervenir Julian Cope (Teardrop Explodes) en qualité de narrateur d'une prose hallucinée directement inspirée de la musique sur laquelle il la pose. Autrement dit, une succession interminable de déflagrations de guitares vrombissantes, façon "je joue une note, je vais boire une bière et je reviens pour la suivante". Une sacrée expédition, puisque le morceau dure tout de même 25 minutes.

"The Gates of Ballard" invite cette fois Runhild Gammelsaeter (comparse de longue date des maîtres de cérémonies de Sunn) pour quelques vocalises préliminaires et Joe Preston (Melvins, Earth, Thrones) pour asséner, boite à rythme en main, une méchante rythmique syncopée sur laquelle viendront se poser les cordes telluriques qui hantaient déjà le premier morceau. Et hop, encore 15 minutes de séisme, autour d'un riff minimalissime et hypnotisant.

Dernière étape du voyage, "A Shaving of the Horn that Speared You" remplace le vrombissement des guitares par des nappes d'infra-basses d'origine indéterminée, où frétille une note, tendue jusqu'à la rupture, qui éclate clairement à intervalle régulier, première illusion lumineuse depuis 40 minutes.

Pour peu qu'il arrive à sortir du schéma "consommateur qui en veut pour son argent", l'auditeur réceptif en quête de nouvelle sensations musicales, notamment physiques, trouvera en cet album la plus facile introduction à la musique du groupe, quelque part entre une esthétique metal, des velléités atmosphérique et une démarche quasi-industrielle (au sens où l'entendaient les pionniers du style).

- lina b. doll, le 9 02 2006