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Hex ; or printing in the infernal..
9.2005
Notation
Rock   Experimental

Le paysage ? Un désert aride, accidenté, qui s’étend à perte de vue. Au loin, des mirages se forment dans l’ombre des rocheuses. Vous n’êtes pas arrivé dans une scène de «Dead Man» de Jim Jarmusch. Vous n’êtes pas non plus Clint Eastwood en cow-boy solitaire et ce ne sont pas davantage les échos de Morricone qui hantent cette solitude.

Non ; vous vous trouvez à Seattle dans l’antre des papes du doom instrumental, Earth. Penser doom, c'est posséder un penchant déraisonnable pour la lenteur, tel qu’on peut le retrouver sur les premiers Black Sabbath. Et puis il faut aimer la fée électricité. A cela, Earth ajoute des structures musicales circulaires que l’on pourrait résumer par l’étiquette «drone-rock».

Adulés par les formations qui repoussent les limites du genre par un côté plus expérimental et extrême (SunnO))), Boris et d’autres), ces vétérans de la scène de Seattle ressurgissent aujourd’hui après 10 années de silence. Loin d’un come-back opportuniste, «Hex ; or printing in the infernal method» se veut un remake du Western avec ce qu’il faut de menace pour rendre le voyage passablement inquiétant. Suscitant une attente interminable, les riffs de guitare dépouillés à la Melvins étincellent juste ce qu’il faut en explosant pour prolonger un semblant d’espoir. Puis le silence se glisse dans les vides et remplit les espaces laissés par le duo.

Au final, «Hex» est véritablement l’une des œuvres les plus accessibles de Earth ; l’ajout de Steel guitar, la volonté de s’ouvrir à des influences musicales plus diverses (esprit country-americana ; ambiances morriconesques) rendent finalement le voyage moins austère qu’il n’y paraît au premier abord. Ceux qui attendent une BO western-spaghetti façon Calexico ou Friends of Dean Martinez en seront pour leurs frais : les couleurs se déclinent ici soit en noir (surtout) ou en blanc (parfois). L’univers sonique de Earth reste accroché au rock et se veut davantage une immersion dans la répétition et le phénomène d’écho. Le drone-rock est né, et il vaut la peine de le rencontrer.

- runeii, le 22 12 2005

Réactions

par Didier, le 18/01/2006
Ahrgl, pure merveille! On aurait pu attendre une chanson aussi bonne de la part d'un groupe de "pop rock" dont je ne citerai que les initiales : PF. Mais tenir ainsi un album entier de blues rock passé au ralenti dans un flash back grisant de serie Z, il n'y à que Eath pour oser le sortir. Ce groupe nous avait déjà beaucoup étonné en passant de Earth 2 à pentastar et voilà qu'ils se renouvellent encore avec une galette unique en son genre!
Sunn ((o))) amps rules!