Kemar et sa bande sur scène ont la pêche, ou la patate ou la frite, bref qu'importe l'aliment ça bouge et ils ont un peu tendance à abuser de la sueur. Le chanteur ne se privant jamais de demander au public s'il dépense également ce "liquide incolore, salé et d'une odeur particulière, sécrété par les glandes sudoripares, qui suinte par les pores de la peau" (d’après le dico avec la fille dessus qui souffle les pissenlit, 1990). C'est là le problème de ce live enregistré aux Francofolies de Spa en Belgique, certes No One est un groupe revendicateur et rentre-dedans, mais ce package là manque cruellement de subtilité (si, si, il y en a d'habitude dans leurs compos!).
La part belle est faite au dernier album de la reformation (Revolution.com), c'est un peu les mêmes versions en plus criardes et brouillons, même si le titre éponyme donne bien sur scène tout comme le sympathique "Où étions-nous ?" à la guitare sèche et en rapport avec le résultat du premier tour de l'Elysée 2002.
Pour les anciennes compositions, Kemar et sa nouvelle bande ne semblent pas avoir compris ce qui les faisaient belles, c'est-à-dire la tension qui se dégageait de titres tels que "Ne reste-t-il que la guerre pour tuer le silence ?" ou "Henry Serial Killer", joués ici sans finesse avec de grosses guitares. Le titre qui s'en sort le mieux est "Nomenklatura", efficace mais il manque Maurice G. Dantec et Kemar rallonge la sauce en tentant un hommage raté aux Béruriers Noirs et en répétant durant une bien longue minute que la jeunesse emmerde le Front National (ce qui, en soi, se défend parfaitement!).
Un live gras et sans finesse, porté certes par une grande énergie, mais pas forcément utilisée à bon escient. Objet inutile, concentrez plutôt vos forces sur les deux très bons premiers albums de No One.
- le sto, le 29 09 2005