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Tripping Tropicana
2005
Notation
World/Ethno   Electro Rock

Superlitio…je les ai découverts malgré moi après avoir reçu un mail de leur maison de disque, enfin, de leur représentante étant donné qu’ils viennent de Colombie, me demandant de les chroniquer. Pourquoi pas ? Après réception et écoute de l’album, je commence à me poser des questions. Ont-ils vraiment leur place dans ce webzine ? Où sont les limites du rock ? Y en a-t-il vraiment? Car ce que nous propose ce groupe est loin de notre bon vieux rock’n’roll, on a plutôt affaire à un pot pourris culturel, quoique les sonorités latinos sont présentes dans chacun des morceaux (vous allez me dire, avec des paroles en Espagnol, on a vite fait de les cataloguer dans ce style de musique.) Bref, on me l’a présenté comme la révélation latino de l’année (alors qu’ils écument les festoch’ et concerts depuis 97), ou encore de groupe rock s’inspirant de la musique punk des années 90 (??? je me demande toujours de qui ils ont bien pu s’inspirer, vu la période annoncée, on est loin de l’age d’or du punk…), en bref, un « mélange délicieux de rock, de Hip Hop, Drum’n’bass, Jazz, funk, Dub, Electro et même Groove ou encore Cumbia Colombienne », tout ça pour vendre leurs nouveaux poulains aux petits occidentaux que nous sommes. Je reste perplexe et préfère réécouter le disque histoire de faire un peu le tri.

Premier morceau, première remarque : c’est pas parce qu’on joue de la guitare électrique qu’on fait du punk rock. En fait, ça ressemble vaguement a ce qu’à fait Manu Chao avec Radio Bemba, puis je me ravise, la musique électro, c’était pas son truc à Manu. A moins que ce ne soit du rock ? Je me suis posé des questions tout le long de l’écoute, me contredisant chaques minutes. Métal, Hip Hop ou Cumbia colombienne ? Dub ou Drum’n’Bass ? Disco ou Funk ? Le titre Circus aurait pu être le générique d’Un, Dos, Tres malgré un petit riff sympa au milieu du morceau qui nous rappelle celui de Dock of the Bay de notre bien aimé Otis Reading. Dommage qu’ils n’aient pas continué dans cette voie.

Perdoname quant à lui fait dans le simple : c’est de la Salsa un point c’est tout. Mala Hierba passe du planant au gros riff métaleux avant d’ajouter un soupçon de salsa. La progression est surprenante et les transitions d’un style à un autre coulent toutes seules. On trouve ça même étonnant de les voir maîtriser aussi bien l’art de mélanger les styles, au risque de perdre l’auditeur dans un labyrinthe de sonorités opposées qui finalement cohabitent bien. En bref, tout ce que j’ai trouvé à redire c’est qu’ils ont oublié de mentionner l’accent Ragga du septième morceau.

Cet album, même si on lui cherche un sens au début, se révèle finalement pertinent et bien mené. Je le déconseille tout de même aux personnes comme moi qui sont trop attachée à leur rock’n’roll, qu’il soit punk ou pop, pour apprécier vraiment cette musique. L’écoute reste tout de même enrichissante et permet à ceux qui ne sont pas cantonnés dans un genre de s’ouvrir à la musique colombienne et plus largement latino.

- gia, le 21 07 2005