S'il y a bien un disque qui était prévu pour passer à la poubelle c'est bien ce nouveau disque de Garbage (sans réelle volonté de jeu de mot foireux!). En effet, groupe inattendu à la fin des 90's, il avait réellement innové avec son premier album éponyme puis l'excellent Version 2.0. Ces albums (et nombreux singles) lui ouvrirent la porte du succès et, comme bien d'autres, le groupe se perdit : une mauvaise chanson pour un James Bond et surtout un Beautiful Garbage dont il n'y a quasiment rien à sauver, même pas la pochette! Après cet échec artistique, le groupe failli exploser, puis finalement c'est un peu de manière inattendue qu'on les retrouve 4 ans plus tard avec ce Bleed Like Me, on les avait presque oublié pour le coup.
C'est donc avec un petit sourire au lèvres et en préparant déjà l'assassine critique que j'écoutais les premières notes de cet album à la pochette rouge sang. Et là, j'avoue je suis surpris, le parti est résolument rock (pour Garbage, on s'entend!), les guitares sont là, la voix est moins criarde, plus humble comme si le groupe par l'intermédiaire de Shirley Manson faisait son mea culpa et revenait de tous ces excès, de toutes ses dérives passées et nous livrait un album qu'ils avaient tout simplement eu du plaisir à réaliser, sans pressions externes. Comment ne pas succomber au ravageur "Run Baby Run", aux mélodies accrocheuses de "Bleed Like Me", à la batterie de Dave Grohl sur "Bad Boyfriend" à la beauté d'une ballade telle que "It's All Over but the Crying", à la force d'un "Boys Wanna Fight", à l'urgence d'un "Why Don't You Come Over ?" ou à un final si envoûtant que "Happy Home" ? Et en plus quand Shirley nous annonce que "Sex is not the Enemy", en référence à la politique absurde de ce cher W. Bush, même si on le savait déjà, ça ne peut que conforter nos croyances.
Une belle surprise que l'on espérait plus, on a un réel plaisir à retrouver un Garbage en grande forme et, même s'il y a quelques ratés ne permettant pas à cet album de se retrouver à l'égal des deux premières production du groupe, il est impossible de bouder son plaisir et de ne pas se faire avoir par ces quelques petits bijoux pop. Welcome back...
- le sto, le 28 04 2005