"To The Vanishing Point", groupe romand né l’hiver passé, sort ici son tout premier album. Le trio de base (chant, guitare, basse, batterie) privilégie un rock assez dépouillé, avec des incursions dans le monde de la pop et du post rock, et fait appel à quelques compatriotes comme Raph Enard des Magicrays et Chris Wicky de Favez au chant ("The Monsters hiding under my Bed"), ainsi qu'au batteur de Sens Unik. L’intérieur de la pochette dépeint un paysage lugubre, des traces de roues dans la neige, quelques marques de pas et un ciel d’acier qui évoquent une terre inhospitalière. Cette mélancolie ne quitte pas le disque, rappelant parfois celle de Polar ("What’s the point of sleeping anyway ?").
"Monsters hiding under my bed" est une ballade au piano avec un basse très chaude et quelques notes de guitares. Le jeu des voix ajoute encore de la richesse à cette très belle chanson, sombre et inquiétante. D’autres morceaux comme "Voices" sont des rocks plus musclés, avec une rythmique assez dynamique, alors que "To the Vanishing point" (titre éponyme) se permet des progressions post rockéennes énergétiques que n’aurait pas reniées leurs collègues Beautiful Leopard. Chaque instrument a assez de place pour respirer, ce qui donne une musique entraînante, qui monte en puissance au fil des minutes. Le son de la guitare et de la batterie me semblent particulièrement excellents, et c’est le seul moment où l’on quitte vraiment la mélancolie pour s’élever vers d’autres cieux. Sans doute une piste à suivre pour le groupe à l’avenir, en parallèle avec leurs humeurs les plus noires, largement représentées ici. Soyons en sûr, To the Vanishing Point possède suffisamment de cordes à son arc pour se faire une place au soleil (ou à l’ombre) dans les années à venir.
- JP, le 27 04 2005