Voici, dans la lignée des français faisant de l'électro, un nouveau venu de qualité. Plutôt dans la lignée de Air et Syd Matters que M83 (donc bon point pour lui), Sébastien Shuller mêle différentes influences pour accoucher d'un disque homogène et d’une grande finesse qui, à l'instar d'un bon vin, peut se déguster de suite mais qui vieillira également bien.
"1978" débute le disque avec un piano dont les premières notes nous évoquent un Eric Satie un siècle après. Débarquent ensuite les claviers pour un "Weeping Willow" qui ravira les fans de Syd Matters. Sur "Sleeping Song", tout comme sur "Donkey Boy", on sent que Sébastien a beaucoup écouté le Radiohead de la période Amnesiac, la voix s'envole et l'atmosphère est à la rêverie triste. "Where We Had Never Gone" est probablement le titre le plus envoûtant de l'album, une pure perle synthétique que ne renierait pas le Pink Floyd d'Animals. Et tant qu'on est dans les évocations, difficile de ne pas trouver de lien entre "Tears Coming Home" et Coldplay.
Bien entendu toutes ces références ne sont là que pour situer le contenu du disque, elles ne sont qu'évocations, car loin de là l'idée du copié-collé, Sébastien Schuller a probablement baigné dans ces ambiances et a réussi un pari d'en tirer la substantifique moëlle pour nous offrir ce Happiness, petit monde secret dans lequel on aurait bien tort de ne pas s'inviter. Vivement recommandé.
- le sto, le 15 04 2005