Difficile de parler de ce I Can Do Nice tant il est vrai que ce genre de disque est difficilement traductible en mots. C'est un disque qui, de premier abord, semble relativement innocent mais qui, après plusieurs écoutes, relève une sacrée beauté cachée. Bien sûr l'essentiel est toujours à l'intérieur, on le sait... C'est donc en plongeant qu'on découvre la subtilité et la complexité de Saso.
Cette musique est un peu sombre, mais c'est une mélancolie totalement maîtrisée qui est jouée par le duo anglais. On évoquera Sigur Ros, Robert Wyatt, Piano Magic ou Radiohead à l'écoute de cet opus, mais malgré tout, on ne peut s'empêcher de trouver quelque chose d'heureusement différent. C'est donc une sorte d'electro-pop penchant parfois dans le folk, dans la musique de film, voire dans le post-rock soft. L'atmosphère de ce disque est langoureuse, fraîche, comme un matin d'hiver lorsqu'il neige dehors et qu'on a décidé de rester encore un petit peu dans notre lit...
Des titres comme l'aérien "Type A Jitters" nous mettent la tête dans les nuages. Puis la basse langoureuse de "Green Trees" suspend le morceau, comme si elle retenait le temps et empêchait la chanson de se défiler trop rapidement. "Soft Focus" est assez inquiétant mais amène vers "Artefact" qui se déroule sous le soleil arctique. Une guitare sèche et quelques chœurs pour "Nothing Personal". Et on finit avec "Blinds Down", treizième titre qui clôt l'album en douceur, avec un léger piano et quelques loops hypnotiques.
Un disque d'une grande beauté qui vous emmènera vers de doux paysages, en vous prenant gentiment la main, sans vous lâcher vraiment. Une belle découverte.
- le sto, le 14 04 2005