Corrosion of Conformity, contemporain de Metallica et de Slayer, a traversé les deux dernières décennies plus ou moins dans l’ombre de ses prestigieux collègues, suivant son chemin sans trop se soucier des modes, perfectionnant sa recette de metal à chaque nouvel album. Et pourtant, CoC reste une valeur sûre, notamment en live (souvent en première partie de Metallica), et "In the arms of God" fait preuve d'un regain d'agressivité et d'intensité.

Les forces de CoC sont la puissance vocale du chanteur, la batterie, impressionnante de fluidité, et bien sûr la puissance et le poids des riffs de guitare, proches du doom metal, saturés et sales, avec un léger côté seventies par moments. Le rythme n’est jamais trop rapide, privilégiant les grooves lourdes et puissantes provoquant des hochements de tête irrépressibles. CoC a forgé son identité sonore au fil des années, après des débuts purement hardcore en 1983, jusqu’à la consécration en 1991 avec "Blind", un des meilleurs disques metal/punk des 90’s, qui coincida avec un changement de chanteur - le guitariste Pepper Kenan cumulant ces deux mandats après le départ de Eric Eycke. Dès lors les influences punk vont être peu à peu abandonnées, Kenan prenant la tête du songwriting et prouvant album après album qu’il est l’un des chanteurs les plus charismatiques du metal.

Sur "In the arms of God", on retrouve des éléments hard rock, comme certains solos de guitare, du heavy metal façon Metallica ("Infinite Wars" évoque la période "Ride The Lightning"), un metal très technique (comme sur l’irrésistible "Dirty Hands / Empty Pockets") avec des changements de rythmes qui décoiffent, ainsi qu’une ballade aux accents maléfiques, "Rise River Rise", superbement exécutée, sans négliger des aspects plus mélodiques ("World on fire"). Au final, "In the arms of God" se révèle être un sacrée baffe, l’un des albums les plus consistants et les plus variés du groupe depuis bien longtemps.

- JP, le 13 04 2005