Petit phénomène de la nouvelle chanson française, Sur la colline est un de ces petits disques dont on fredonne les mesures durant la journée. Pourtant, ces petites mélodies sont loin d'être de douces comptines pour les plages d'été. Les textes sont sombres : on y parle d'amour déchu, d'amants d'un jour, d'inutilité de l'être, de Dieu qui nous a abandonné, et surtout d'amour un peu crade, un peu raté… Le moral n'est pas au beau fixe et ces petits portraits d'amants touchent par leur justesse ainsi que par leur maladresse. On sent un peu le mal de vivre accouplé à des effluves d’un Brel, d’un Ferré ou d’un Bashung. On sent que tout est vrai, vécu, qu’il n’y a point de tricherie là-dedans.
Thomas Winter a écrit toutes les paroles et s'occupe des voix, oscillant entre la tonalité un peu désabusée d'un Benjamin J. ou d'un Jean-Louis Murat avec des textes évoquant assez Miossec, Taxi Girl ou Gainsbourg. Bogue s'occupe de tous les arrangements musicaux, souvent une guitare sèche et quelques notes synthétiques, tout y est assez nu, dépouillé, tel l'amant au réveil. Quelques cuivres, 2-3 cordes, des chœurs discrets et cette désabusion que chantait Nino Ferrer.
Un très beau disque, simple, direct que l'on ne peut s'empêcher de prendre avec nous sur la route tant l'on a l'impression qu'on peut lui confier nos petits bobos et qu’il les comprendra.
- le sto, le 29 03 2005