Judas Priest > Angel of Retribution

Angel of Retribution
2005
Notation
Rock   Metal

Il y a 15 ans, après l’indétrônable Painkiller, album définitif tout fait de puissance et de créativité, Rob Haltford quittait le groupe. A l’instar d’Iron Maiden, le groupe plongea dans des abîmes d’insuccès, tant créativement qu’économiquement. Que faire donc pour remonter la pente et se retaper des stades avec ses grosses motos, ses vestes cloutées et ses moustaches ? Eh bien si ça a marché pour Maiden, pas de raison que cela ne marche pas pour un autre groupe phare de ce qu’on appelait le mouvement NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal) : on fait revenir le chanteur-phare. Donc acte, Robbie est de retour pour faire trémousser sa glotte sur sa large plage d’octaves.

Dès l’intro de « Judas Rising », on sent qu’on aura droit à du classique « de chez classique », du déjà bien entendu, un de ces disques que les fans ne pourront qu’acclamer étant donné que tout est bon vu que ça vient du groupe, mais qui risque d’emmerder prodigieusement tous les autres. Un de ces disques que l’on ne peut que mettre dans le tas du prêtre Judas ressemblant un peu à ce qui a été fait vers la fin des 70’s, moins pire que les horreurs fin 80’s, mais si loin de Painkiller, Sad Wings of Destiny ou Stained Class.

Avec un tel album, force est de constater que le heavy metal n’a pas évolué d’un iota depuis le début des années 90. Que s’il revient un peu à la mode avec ce soi-disant retour du rock (qui, soit dit en passant est une vaste connerie markting que personne n’a jamais demandé mais qui permet d’écouler des stocks de guitares dans Bravo Girl et sur MTV avec des pseudos-rebelles méchants sous-contrôle), c’est uniquement parce que les maisons de disques et la presse en ont décidé ainsi, publicité quand tu nous tiens !

Judas Priest s’autoparodie-t-il ? Cela n’a jamais été aussi vrai, ce Angel of Retribution a déjà été fait 100 fois et ce n’est pas ce pseudo-retour aux sources qui va changer quelque chose. Rob semble ne pas y croire et être revenu pour sauver ses anciens potes, les guitares tentent de se faire une place de choix avec des solis risibles et hors sujet (imaginons le fan de base simuler des accords de grattes tout seul sur son lit en se disant que son groupe est vraiment le plus fort de la terre !), la batterie s’emmerde, les chœurs également et, par conséquent, l’auditeur moyen de même. Le sommet étant atteint par les 13 interminables minutes de « Lochness ».
Comme le disaient les Nuls : « Y’a un moment, les rasoirs jetables, faut les jeter ! ». Bon, on peut également ne pas acheter l’album...

- le sto, le 18 03 2005