Robert Wyatt était le génial batteur des tout autant géniaux Soft Machine, après quelques différents et quatre albums oscillant entre prog-rock et expérimentations jazz, Robert quitte le groupe laissant ses collègues errer puis sombrer. Après quelques expérimentations, le voilà prêt à enregistrer un album solo. Mais soudain, c'est le drame (sic)! En effet, lors d'une soirée alcoolisée, Robert tombe de sa fenêtre et se retrouve paraplégique. Pour un batteur c'est signe d'une carrière plutôt gâchée. Mais l'artiste se relèvera et, après quelques mois, nous créera un des albums les plus marquant et les plus influent du XXè siècle.
Ce disque enregistré à la maison est un véritable enchantement, et la volonté de décrire cet ovni est évidemment vouée à l'échec. Comment écrire de telles émotions, une telle beauté, un tel cadeau ? Tout est dans cette œuvre, la créativité, l'art, le génie. Ces notes de piano, ce solo de trompette sur "Little Red Riding Hood Hit the Road", ces clavecins, cette voie, cette batterie… au service de compositions d'une telle inventivité et originalité qu'il est impossible d'imaginer un jour voir égaler.
Nous avons une sorte de toile d'un grand maître que tout le monde a un jour tenté d'imiter sans bien entendu y parvenir. D'ailleurs le petit rire sardonique à la fin de l'album renvoie directement tout les volontaires à la succession à leur copie, leur indiquant qu'on ne peut égaler tel chef d'œuvre.
Pureté, beauté et inventivité sont probablement les mots qui me viennent le plus naturellement à l'écoute de ce disque qui, malgré des dizaines d'écoute, n'a jamais réussi à me lasser et qui reste une pièce maîtresse de ma discothèque. Un de ces disques pour l'île déserte, un ami qui ne vous lâche jamais, qui sera toujours là pour vous dire combien la vie est belle et combien chaque seconde peut-être d'une rare intensité…
- le sto, le 11 02 2005