M83 > Before the Dawn Heals Us

Before the Dawn Heals Us
2005
Notation
Electro   Pop

Après un “Dead Cities, Red Seas & Lost Ghosts” expérimental et réussi (souvent comparé, de manière tout de même un peu excessive, aux monuments insurpassables de My Bloody Valentine), les M83 d’Antibes se séparèrent d’un commun accord. A l’image de Massive Attack, il ne reste donc qu’un rescapé pour continuer l’aventure du groupe...

Before the Dawn Heals Us pousse un peu plus les limites du précédent opus déjà bien étoffé. Ici c’est une vraie batterie et une vraie basse qui assurent la partie rythmique et non plus des synthés, mais M83 en abuse beaucoup trop rendant la cadence de l’album difficile à tolérer. Le reste lui est composé de chœurs lourdingues, d’orchestre étouffant (cuivres, cordes, boum-boum) et de synthés en surcouches faisant penser à une indigestion de barbe-à-papa (« Don’t Save Us… » ; « Moonchild »). On a l’impression d’entendre le Air de Virgin Suicide mais joué par un énorme orchestre qui en rajoute, en rajoute et en rajoute encore pour jouer le plus fort possible sans comprendre vraiment ce qu’il fait. On pense à une sorte de Mercury Rev sous amphétamines et dans une cathédrale trop grande.

Si quelques morceaux réduisent un peu le baroque grandiloquent de cet album (« In the Cold I’m Standing » ou le très Pink Floydien « Safe »), on reste tout de même écoeuré par tout ce trop plein de sucré dégoulinant et cette batterie dont on voudrait qu’elle se taise l’espace de quelques petits instants ou, au moins, qu’elle réduise sont affolante allure. Un disque sur-joué qui en fait beaucoup trop et qui, par conséquent, manque sa cible en n’arrivant pas à susciter chez l’auditeur la moindre émotion.

- le sto, le 3 02 2005