Les fins et les débuts d'année sont l'occasion de faire des bilans. Pour John Frusciante, elle aura été prolifique : 5 disques en 2004, sans compter "Curtains", qui vient clore officiellement cette belle histoire, même si un second disque d'Ataxia est prévu plus tard cette année. Le but n'était pas d'entrer dans le Guiness Book, simplement d'enregistrer des morceaux sur le vif, sans tenir compte des imprécisions qui se révèlent au final peu perceptibles.
"Curtains" se démarque de l'electro de "A Sphere in the Heart of Silence" et du rock d' "Inside of Emptiness" par une approche plus acoustique, par un côté chanson. Des instruments comme le piano font leur apparition, notamment sur le très poétique et épuré "Leap your bar", mais il s'agit principalement de l'homme et de sa guitare, plus sèche qu'électrique cette fois-ci. L'absence de Josh Klinghoffer (une première!) se fait sentir au niveau des choeurs notamment, qui sont tous chantés par John Frusciante lui-même sur différents tons. Sur certains morceaux comme "Lever Pulled" et surtout "Time Tonight", ils donnent un côté guimauve parfois un peu pénible. Sur "Shadows collide with people", un disque très produit, les choeurs étaient beaucoup mieux intégrés à l'ensemble de la musique que sur "Curtains", où ils sonnent un peu "copier/coller"...
Ceci dit, tout n'est pas dans ce registre, grâce à quelques perles comme "Ascension", réminiscence des premiers disques de John Frusciante : une guitare, une nappe de synthés faite maison, et un songwriting direct et plein de sensibilité, qui ont fait la marque de fabrique de Frusciante. Mais le propos est tout de même moins inspiré que sur les albums précédents. Si on devait faire un classement des disques qu'il a sortis cette année (forcément un peu arbitraire et dépendant de l'humeur du moment), ça donnerait :
1. Inside of Emptiness
2. The Will to Death
3. Shadows Collide With People
4. A Sphere in the Heart of Silence
5. Curtains
6. DC EP
Après cet album qui traduit néanmoins une certaine fatigue, malgré quelques éclairs, on ne peut que tirer un grand coup de chapeau au bonhomme pour la qualité des albums produits, en attendant (avec impatience) le deuxième volet de la série Ataxia, avec Joe Lally et Josh Klinghoffer.
- JP, le 26 01 2005