C'est un premier album pourtant le groupe existe déjà depuis plusieurs années et, a-t-on envie de dire, fait déjà partie intégrante de la famille du petit monde du rock indé suisse romand. Enregistré et mixé par Pascal Hirt à la Fonderie, masterisé par Julien Grandjean (Opak), on a déjà vu ça quelque part. Featuring Jim me direz-vous immédiatement, et puis aussi Beautiful Leopard... Bien sûr oui, mais si plusieurs moments font irrémédiablement penser à ces contemporains, Yokonoe avance ses propres arguments. Vieux orgues qui s'entremêlent aux clarinettes, trompettes, saxo, trombones et sitar, le tout au services de sonorités pop-rock fines actuelles; compositions chatoyantes et élancées.

Plus indie-pop que post-rock au final, les douze titres de Bathyscaph nous font passer avec bonheur des claviers envoûtants pendant les presque dix minutes de « Dead Cert » au cafardeux « Old Fat Fingerprints », alliant douceur et beauté. Durant l'écoute, les titres changent parfois de structure, de direction, laissant ainsi l'auditeur perdu en terrain connu. Un début clair à l'orgue pourra se terminer dans un sombre dédale de beats électroniques. La complémentarité des musiciens permet de créer un espace musical accessible, réfléxif et contemplatif, sans dénigrer une seconde le côté rock, notamment sur les excellents "Faced with (A Wrong ID Card)". Et comme on se devra tout de même une certaines retenue, on notera tout de même dans les points un peu moins solides, la voix certes fragile et douce du chanteur, mais quelque peu approximative, notamment sur le titre « Linoleum ». Mais on pardonnera facilement cette petite faiblesse qui est largement compensée par une bien jolie pochette, très classe.

- le sto, le 8 12 2009