A l'appel de ce matin, nous n'avons rien de moins que la fine équipe composée de Daniel Bejar du groupe Destroyer, Carey Mercer et Spencer Krug des excellents Frog Eyes, Sunset Rubdown et Wolf Parade. Faisant suite à Beast Moans, le nouvel opus du projet en jette toujours dans le rock psyché acoustico-réverbérique avec voix charismatique.

Enemy Mine est peut-être plus homogène que son prédécesseur, les titres tirent plutôt sur la corde mélancolique, Spencer et sa bande réinventant le slow indé ("Heartswarm"), le côté plus incendiaire ("Spanish Gold, 2044"), ne négligeant jamais les crescendos débordants de lave en fusion ("Peace") et qu'on se rassure, les délires sont toujours de la partie, bien négociés ("Settle On Your Skin") ou un peu moins bien ("Warlock Psychologist").

Bref, les guitares sont toujours distordues, les voix toujours possédées et mentalement atteintes, les pianos dans tous les sens, les basses aussi lourdes et la batterie aussi précise pour un disque plus mélancolique qu'à l'accoutumée. Si vous avez aimé les autres tueries des trois asticots cités en introduction, vous pouvez y aller les yeux fermés, tout en vous disant bien que vous n'y apprendrez pas forcément quelque chose de nouveau et que vous ne tenez là pas le plus fourni des projets. Bien sans décoiffer.


- le sto, le 4 05 2009