Dans la famille des disques totalement anecdotiques et relativement inavouables sur lesquels je suis tombé plus ou moins par hasard ces derniers temps, je dois dire que ce Jean Poly me laisse une troublante impression. Alors attention, Jean Poly, c'est allemand, ça chante en allemand, c'est en somme de la cold-wave contemporaine, mais ça a un petit goût de reviens-y sans prétention qui me pousse à vous en parler.
D'abord parce qu'à l'écoute d'England, je pense à la rencontre improbable de Tujiko Noriko et de DAF, tout à la fois naïf, austère, barré et sexuellement explicite. Il y a bien entendu une part de Kraftwerk ou de Grauzone également chez ce projet assez mystérieux à l'artwork glacial et à la voix désincarnée et androgyne. Le plus épatant restent ces moments où l'on sent contre toute attente pointer une envie de secouer la tête et de pousser le volume à coin, surpris par des rythmiques robotiques et des sonorités rugueuses qui font basculer quelques instants Jean Poly du côté d'un electro-clash tout simplement classieux.
Inutile de dire que Jean Poly ne fera pas à tout le monde, mais je vois d'ici deux trois vernissages et deux trois afters cotonneuses dégénérer en partouse sado-maso (oui, je l'avoue, dès qu'on me parle allemand, je m'imagine des choses...). England fera aussi très bien l'affaire pour buller dans son bain les jours de pluie, notez.
- lina b. doll, le 26 04 2009