Décrypter un nouvel album d'Animal Collective c'est un peu comme de déguster un vieux vin millésimé : On ne sait pas trop à quoi s'attendre, mais la complexité du sujet nous laisse supposer que l'analyse ne sera pas faite en deux coups de cuillère à pot !
Il s'agit donc de laisser tourner en boucle (et bouche) cet album durant quelques jours, afin d'en dégager tous les parfums. Exigeante voire harassante, telle sera sans conteste l'écoute et la découverte de ce Merriweather Post Pavilion.
Vous l'aurez compris (et les fans le savaient déjà), Animal Collective n'est pas là pour vous faciliter la tâche. Musicalement, le groupe cherchera toujours le chemin le plus long pour relier le point A au point B. Ne pas être là où on les attend, semble être la devise qui guide Animal Collective dans ses compositions. Les dissonances, les cris, les changements de rythme impromptus et autres pirouettes farfelues caractérisent donc cet album, autant que ses prédécesseurs.
Tant de facéties auraient parfois tendance à nous lasser ou à nous épuiser, tant il est vrai que nos oreilles ne sont pas habituées à ce langage folk-electo-extraterrestre. Les longues mises en bouche psychotropiques de ce Merriweather Post Pavilion n'aboutissent d'ailleurs pas toujours au final escompté et certains titres se terminent parfois comme un pétard mouillé.
Irritant par certains aspects, cet album l'est sans aucun doute. Pourtant, transparaissant dans ce marasme musical, le génie n'est pas loin. En effet, de-ci de-là, quelques titres nous révèlent une délicieuse amertume, une beauté sauvage et indomptée à vous faire frémir de plaisir ("My Girls", "Bluish").
Plus trivialement, mon petit frère dirait : "Animal Collective c'est comme le Schweppes, faut aimer les sensations bizarres."
En conclusion, le groupe cultive son caractère incontestablement unique et continue de nous déstabiliser. Merci pour cela !
- sai real, le 9 02 2009