N’est pas sorcier qui veut. Fernando Corona a déjà fait ses preuves en ce domaine, ses quatre élixirs sauvant l’électro par la poésie. Je me dirais totalement conquis par ses talents, au point d’être aveuglé pour cette chronique d’album qui au premier regard rampe encore plus loin dans l’expérimentation. Musique baroque et Louis XIV y sont mis à l’épreuve de la déconstruction !
Présenté en live lors du Festival des Grandes Eaux Nocturnes à Versailles, puis sorti en tant qu’exercice hors discographie officielle (comme numérologue, vous aurez noté que la première lettre du titre ne correspond pas avec le « o » attendu du 5ème album), The Versailles Sessions manque cruellement de substance dès son entrée en matière ("Welcome to Versailles"), vague tricot entre silences et grincements de cordes qui n’apporte au final aucune réponse. Clavecin ou viole de Gambe, chaque instrument non-électronique semble perdu dans son propre langage sans rencontrer celui des manettes de Corona. Malgré l’illusion passagère d’une mezzo-soprano surréaliste, ce duel entre néo-classicisme et dark ambient vire trop vite à l’esbroufe sans fin, entretenant un "tiens, prends ça dans ta gueule" par un "(…rien…)", avant un "passe moi ce son, que je te le fulgure". Booof.
Spectacle sans eaux ni lumières, ce concept-album est l’évidence que malgré ses dons, le Mexicain force trop le trait pour être honnête, et qu’un exercice de style alléchant sur le papier peut très vite finir en une opulente démonstration de suffisance. Un bon vieux tarot lui indiquerait le personnage du diable, génie des catastrophes et de la fatalité liées à l'usage malhabile de forces qu’il ne maîtrise pas. Un soporifique supplice chinois qu’on rangera au rayon des erreurs de parcours.
- runeii, le 2 02 2009