Une musique qui colle au tempo d'un samedi soir à la maison aux chandelles, ni trop somnolente ni trop agitée, métronomique avec du relief de traîne sans pics ni crevasses, une musique soyeuse et qui nous frôle presque sans toutefois coller et nous engluer, une pop vaporeuse, sophistiquée et soignée, chantée par une demoiselle en belle robe et joliment coiffée. Une demoiselle dotée si possible d'une belle voix, une voix qui s'imprègne de cette musique pour rehausser l'ensemble vers le céleste.
Ces mélodies lentes noyautées par un orgue plaintif et sur laquelle une jeune femme gargarise ses textes avec une application qui semble tourner à l'obsession. Une bien belle pièce de neuf chansons qui forme un ensemble dans lequel il fait bon se lover, à deux. Une ambiance qui, comme la pochette, rappelle un petit peu le superbe duo de "Where the Wild Roses Grow", une proximité de ton même si la musique des danois est beaucoup plus sobre et épurée que les violonneries de l'australien.
Une belle pièce de mélancolie contemplative ce When Your Blackening Shows, une frange souvent usitée par nombre de musiciens aujourd'hui mais peu souvent avec ce degré d'élégance. Certes il peut ressortir de cette écoute (en plus d'une subite envie de se réécouter Reign in blood de Slayer) comme une impression de langueur monotone de par la relative proximité des morceaux et la délicatesse de la voix qui peut tomber dans le maniérisme pour certaines oreilles; il n'empêche que c'est là un disque parfait pour qui recherche douceur et ambiance grise-amère.
- Bruno Piszorowicz, le 9 01 2009