C'est pas que l'on s'y attendait un peu, mais il faut dire que les derniers singles du groupe, dispensés de manière homéopathico-marketing tous les 13 des trois mois précédant la sortie de 4:13 Dream, n'avaient dans un premier temps pas rassuré. Sortes de grosses bouillies rentre-dedans, l'équipe de Robert Smith ne partait pas avec les faveurs de la cote. Mais à l'arrivée c'est l'album entier qui se trouve être du même acabit, le tout enrubanné dans sa pochette d'une laideur digne d'un groupe néo-psychédélique du quartier.
Déjà la production assurée en grande partie par Smith lui-même est un choix douteux qui pose l'album dans la droite lignée de son prédécesseur, à savoir un son direct, très rock pour des titres de 4 minutes maxi. Ensuite les compositions, choix délibéré, on tente la cure de jouvence par un retour à des morceaux courts et à consonance très pop. Tout le monde s'accorde pour dire que Cure n'est jamais aussi bon que dans ses morceaux lents et noirs, Robert s'entête à prendre tout le monde à retors et fracasse son navire sur de la pop rock pauvre et dénuée d'un réel intérêt. Mais si sur les albums précédents il y avait des titres à sauver, de ces titres dont Robert à le secret et qui rendent chacun de ces albums indispensables, ici c'est le désert total, tous les morceaux se ressemblent, aucun ne parvient à se dégager de ce putride état de manque de créativité.
Si on peut, en étant bon prince, dégager un ou deux moments où le niveau approche la moyenne ("Hungry Ghost" ou le bien nommé "It's Over"), on ne peut que constater l'ampleur des dégâts. 4:13 Dream est peut-être le plus mauvais album d'un groupe largué qui aurait du exploser en vol après Bloodflowers et qui revient jouer les prolongations comme dans les plus mauvaises séries américaines. Le rêve est fini, il avait bien assez duré !
- le sto, le 3 12 2008