C'est un bien triste clin d'œil que la sortie de cet album enregistré le 26 août 2006 mais qui sort juste quelques jours après le décès de Richard Wright, clavier fondateur du Pink Floyd et qui apporte une présence très importante sur ce Live In Gdansk. Depuis plusieurs années, le Pink Floyd était scindé en deux, Gilmour-Wright d'un côté, Waters-Mason de l'autre, et si les rumeurs les plus folles couraient sur une reformation depuis leur ultime prestation au Live 8 de 2005, le décès de Rick clôt par conséquent toutes ces considérations et donne un relief particulier à cette parution.
Double album en concert, jouant l'intégralité d'On An Island, le tout accompagné d'un orchestre symphonique, on pouvait légitimement nourrir certaines craintes. Pourtant, à l'écoute de cette méthadone de flamand rose, on se prend allégrement au jeu, ce d'autant que le choix des titres est plutôt engageant et que l'orchestre symphonique n'en fait pas trop et souligne intelligemment la prestation du groupe.
Le premier disque, après une intro de Dark Side of the Moon et un "Time" bien senti, s'en va sur 50 minutes de la dernière production Gilmourienne solo. Celle-ci est jouée d'une traite, ce qui est assez bien pensé, ces titres d'un tout autre acabit et d'une rythmique plus aérienne que ceux du Floyd ne se seraient pas très bien mélangés au reste, cassant par trop le rythme. Ceux qui n'aiment pas/peu, peuvent donc sans autre passer au deuxième disque qui débute avec un "Shine On" un peu douteux mais non dénué d'intérêt. On retiendra particulièrement "Fat Old Sun", superbe titre d'Atom Heart Mother qui est agrémenté ici par un solo de David que l'on pourrait qualifier de dispensable mais agréable. Les productions récentes de Division Bell ressemblent aux versions de Pulse, "Wish You Were Here" sonne comme un glas certain aux heures de gloires et "Confortably Numb" de déroge pas à la règle de clôture et du mythique solo que l'artiste a du jouer déjà 32'621 fois (au bas mot!).
Reste le gros pavé : un "Echoes" de 25 minutes qui, après un démarrage un peu poussif, reprend des détours progressifs-psychédéliques que l'on osait plus espérer et s'en va se jeter dans un mur de guitares apocalyptique qui ne peut qu'en jeter plein la vue. Mission réussie, l'effet de surprise est là et donne toute sa valeur à Live In Gdansk, cette version ne vaut évidemment pas l'originale, mais cette actualisation du répertoire fait du bien.
Un double album qui ne souffre pas trop de la présence au fond discrète de l'orchestre symphonique, qui évite intelligemment les complaintes habituelles usées à la "Money" ou "Learning to Fly", offre l'intégralité (pour ceux qui aiment ou ceux qui ne l'aurait pas) d'On An Island et se trouve être le dernier témoignage de Richard Wright qui ne peut que manquer à tous les fans du groupe. Un placement comme un autre...
- le sto, le 17 10 2008