Pour ceux qui associaient systématiquement M83 à My Bloody Valentine, qu'ils se rassurent, le groupe continue de revisiter Loveless sur Saturday = Youth. Là où mon éminent collègue émettait des réserves bien légitimes quant à l'imbuvabilité du précédent album, je dois dire que celui-ci à quelque chose d'apaisé qui le rend fort agréable, à défaut d'être passionnant de bout en bout.
Très honnêtement j'ai toujours eu un peu de peine à comprendre pourquoi l'on voulait à tout prix affilier M83 au courant électronique, même si le groupe fait effectivement un usage des machines assez sensible. De celui-ci résulte surtout une texture sonore très aboutie, qui tranche avec le brut de décoffrage de Loveless, auquel on ne peut vraiment pas s'empêcher de penser constamment, tant est transparent cet art de poser des mélodies conjuguant couchers de soleil et morosité urbaine.
Cela dit, s'il faut reconnaître que le groupe s'y entend pour poser des ambiances grandiloquentes, il pêche certainement par un manque flagrant d'urgence dans ses compositions; libre à chacun d'y voir une force ou une faiblesse. En tout cas le bruyant penchant anar' qui existait chez MBV a ici totalement disparu au profit d'une branchitude dont on peine à dire à quel degré elle est revendiquée, en témoigne la pochette mettant en scène des gamins hyper lookés, à qui personnellement je recommanderais de passer plus de temps dans les magasins de disques et moins à faire les malins dans les pages party people de Tsugi. Cette recommandation doit elle s'appliquer à M83 eux-mêmes, je laisserai ceci à votre libre interprétation.
- lina b. doll, le 16 10 2008