Que la vie doit être difficile pour Metallica! Sans rire et sans parler des procès Napster, de la cure de James, des changements de bassistes ou de l'ambiance dictatoriale du père Lars Ulrich. La vie est dure sur le plan musical, le groupe étant tellement attendu au tournant par tous ses fans et ses détracteurs qu'il ne doit pas être facile de trouver sans cesse de nouvelles idées. Ce d'autant qu'à chaque fois qu'ils tentent cet exercice, ils se font rétamer par toute la presse bien pensante.
Le virage du Black Album fut un succès commercial retentissant mais signe pour beaucoup le déclin artistique du groupe. Disons à leur décharge qu'ils venaient de signer leur album définitif, soit …And Justice for All… Arrive le duo Load / Reload qui, malgré tout ce qu'on en dit, comporte de sacrés titres mais noyés dans trop de longueurs. Dès ce moment le but semble d'être de remplir un CD à raz-bord, soit plus de 70 minutes. Ce qui devait arriver arriva avec l'innommable St. Anger, tentative poussive de sonner d'jeune ET retour à l'énergie des débuts et qui résulte en le plus gros étron d'un groupe en panne d'inspiration.
Comment donc concilier passé et présent, tentant de ravir les vieux fans des 80's et les jeunes fans assez facilement corruptibles ? La recette est toute trouvée avec Death Magnetic. Un CD bourré de guitares plombées, de batteries lourdement frappées (à défaut d'être frappantes) et la voix charismatique d'Hetfield; le tout sonnant comme une mise à jour des compositions des années 80. Mais qualité et quantité ne sont pas synonymes et durant les interminables 75 minutes de Death Magnetic, le groupe étrenne des litanies pesantes, épaisses et assez convenues. De plus, rien de vraiment neuf à l'écoute de ces dix titres qui sont tous invariablement trop longs d'au moins 3 minutes. A commencer par le hit "The Day that Never Comes", sorte de mix entre "Fade to Black" et "Until it Sleeps" qui se traîne sur la fin. Tout comme LA curiosité qu'est "Unforgiven III" et qui illustre assez bien l'état du groupe de nos jours, titre assez flasque avec un refrain au point mort qui n'est de loin pas au niveau de son/ses prédécesseurs. "My Apocalypse" est un "Battery II" en déjà -vu, tout comme les 9 minutes instrumentales de "Suicide & Redemption", sorte de "To Live is to Die II".
Au final, on ressort de ce disque de Metallica épuisé, mais alors qu'un temps c'était de plaisir comme après l'amour, là c'est un épuisement las comme d'une longue et molle masturbation devant un porno mou et délavé par le temps. Allez, soyons francs, il y a tellement de choses plus intéressantes dans le métal par les temps qui courent, qu'on ne voit pas l'intérêt d'en perdre trop avec ce Death Magnetic.
- le sto, le 13 10 2008