C'est pas parce qu'on a contribué à inventé le stoner, autrement dit remis au gout du jour au sortir du grunge une manière de riffer connue au bas mot depuis l'australopithèque, c'est pas pour autant, disais-je, qu'on peut se permettre n'importe quoi. Certes le genre a toujours été caractérisé par une certaine complaisance, a toujours bénéficié de la présomption du psychédélique et des drogues festives pour justifier des morceaux trainant en longueur, basés sur des riffs bateaux répétés ad nauseam avec des effets fuzzy dans tous les sens, mais arrive un moment où la blague s'essouffle.

Ici la plaisanterie est bien inoffensive, Brant Bjork nous servant une version glamouze du genre que nous glosions tantôt. Certes le premier titre fait illusion, cette intro, là, oh oui c'est bon, youhou, je roule dans le désert nia nia nia... la voix entre, wouahou la classe... vingt secondes plus tard, on est parti pour huit morceaux de branlage de manche ennuyeux à souhait à écouter au bord de la piscine en sirotant un cocktail fruité et sans alcool (le mal absolu vous dis-je). Un vague sursaut d'enthousiasme risque de survenir éventuellement pendant ''Plant Your Seed'' en fin d'album, qui étonnamment semble m'ennuyer un peu moins. La contrepartie de ceci étant que je me demande si ce n'est pas la première fois que j'arrive au bout de ce disque tant il est ennuyeux.

Sachant que de toutes manières les beaux jours sont passés et que niveau chaise longue, on peut se brosser, je vous conseille de laisser tranquillement couler ce Punk Rock Guilt au fond de la piscine en forme de guitare d'où il est sorti, et de retourner à de saines occupations, par exemple écouter Kyuss brisé au peyotl.

- lina b. doll, le 2 10 2008