Bien plus qu'une réputation parfois sulfureuse, le dark ambient est un sous-genre qui a contre lui les statistiques: combien de projets désespérément kitsch ou anecdotiques pour trouver un disque un tant soit peu intéressant ?
Le cas de Burial Hex me laisse perplexe, je dois l'admettre : les quatre morceaux qui composent ces Initiations sont habilement produits et le son a l'amplitude nécessaire aux climats cauchemardesques qu'ils proposent. Je dirais même que les deux premiers titres sont franchement flippants et vous convient sans problèmes à une bonne vieille messe noire au fin fond des catacombes obscures de derrière les fagots.
Le troisième titre par contre me laisse sceptique, puisqu'il introduit quelques percussions tribales et une ambiance vaguement orientalisante, avant de glisser vers des sonorités electronica sourdes et quelque peu désuettes qui éloignent un peu trop l'auditeur de la noirceur impénétrable qui baignaient le début du disque.
Le quatrième titre permet cependant de revenir à un climat death-industriel plus classique, et l'on serait tenté d'en conclure que l'insurmontable handicap du dark ambient est de ne souffrir aucune sophistication. Le genre n'est jamais aussi prenant que dans l'économie des moyens, ce qui aboutit à l'inévitable conclusion du profane: « on s'emmerde ».
Et en effet, l'appréciation du dark ambient et de ses dérivés procède souvent d'une démarche similaire à celles des amateurs de films de zombies, à savoir l'adoption d'une posture de tolérance sans borne vis-à-vis de la vacuité apparente des scénarios et du kitsch revendiqués des effets spéciaux. Une fois ces présupposés admis, Initiations est un album ambient glauque à souhait et délicieusement grinçant. Mais je n'aurais pas la prétention de pouvoir vous en convaincre.
- lina b. doll, le 20 09 2008