On avait quitté les Black Cargoes après Alas, leur début très remarqué sur le label Saiko. Pour ce deuxième album, les frères Feldermelder (samples, synthés) et Toronaut (voix, guitare) ont été rejoints par Mario Weiss du groupe Tasteless (basse) et Grégoire Quartier de Featuring Jim (batterie).

Bien ancré dans le rock, Glass laisse plus que jamais la part belle aux textures électroniques, sans pour autant réaliser un mariage forcé. L'ensemble de la production donne un album très organique, plein de détails et d'aspérités. Les samples et autres petites notes de synthé tombent comme une fine couche de neige ("Black Waves"), unifiant l'ensemble de l'album et lui donnant sa coloration hivernale. Glass impressionne par sa finesse à tous les niveaux: que ce soit dans la forme (production très détaillée) ou sur le fond (une mélancolie jamais pesante).

Si Alas passait en puissance, Glass s'infiltre dans nos cerveaux de façon plus insidieuse, grâce à ses textures sombres et organiques, à travers la voix de son chanteur. Beaucoup de travail se cache derrière chaque son, même au niveau de la guitare (la distorsion de "Glass" est juste parfaite), ce qui contribue à rendre cet album très personnel et comparativement plus riche que son prédécesseur. Ce qui est gagné en atmosphère et par moments perdu en force de frappe, mais ce choix permet au groupe d'explorer d'autres aspects de sa personnalité. Les Black Cargoes sont en passe de devenir un groupe incontournable de la scène Suisse romande, un succès qu'on espère voir confirmé en live dans les mois qui viennent.

- JP, le 10 09 2008