J’avoue que je ne connais pas la carrière des Black Keys sur le bout des doigts, mais j’avais d’eux l’image d’un groupe de blues-rock crasseux définitivement cool. Alors en écoutant ce disque pour la première fois, j’étais un peu perplexe devant le son surproduit du disque. Logique, c’est Danger Mouse qui est aux commandes. On aurait donc pu craindre que la musique du groupe ne perde en saveur, et dans les faits, sans pouvoir dire que le groupe ait perdu en inspiration, il me semble que cette superproduction tend à faire des Black Keys un produit « marketable » de premier choix.
Attack & Release aligne donc onze morceaux plus calibrés tu meurs, onze tubes en somme, qui vont de la ballade bluesy à la fulgurance garage de derrière les fagots, à l’exemple des deux volets du diptyque « Remember When ». Ok, c’est irrésistible, ça groove, c’est rond, la voix de Dan Auerbach est parfaite, mais au final il y a quelque chose qui coince. Est-ce la personnalité du duo qui s’efface derrière la production ultra lisse ? Difficile à dire, mais toujours est-il que ce disque semble avoir été pensé de A à Z dans le but d’en vendre des wagons entiers (ce qui fonctionne à merveille, en tout cas aux Etats-Unis, si j'en crois les charts). Alors oui, c’est un bon disque, à condition d’accepter le fait qu’il lorgne parfois du côté du mainstream d’une manière limite obscène. Pas très grave, en réalité.
- lina b. doll, le 4 07 2008