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Smile
5.2008
Notation
Rock   Punk   Metal

Boris est un de ces groupes totalement indéfendables qui divisent l'humanité en deux catégories que rien ne pourra jamais amener à se comprendre: les fans de Boris vs le reste du monde. En une dizaine d'années de carrière, Boris se sont taillé à la force du poignet une réputation de branleurs à nulle autre pareille. Voyez plutôt l'étendue de la discographie (ici) et demandez-vous pourquoi ils sont potes avec Sunn et autres Merzbow.

Enfin bref, nous sommes là pour parler aujourd'hui de Smile, la dernière horreur en date de la joyeuse équipe. Dans la continuité de leur précédent album Pink, Smile est un album de stoner-punk-metal joué à la va comme je te pousse, par opposition à leurs albums plus atmosphériques et expérimentaux (eux aussi joués à la va comme je te pousse, je vous rassure). L'album s'ouvre cependant sur un long morceau improbable, qui n'est autre qu'une reprise du très fameux groupe PYG, super groupe japonais des 70's (comment ça vous n'en avez jamais entendu parler ?), et qui aurait pu laisser croire à un retour à des sonorités peut-être moins saturées que sur Pink. Mais dès le deuxième morceau on retrouve le rock débridé qui a fait la gloire de Boris, quelque part entre Guitar Wolf et Venom, ou entre les Melvins et Keiji Haino, un foutoir sans nom.

De là à avoir un avis sur ce genre de disque rigoureusement débile, Spinal Tap exotique de la punkitude branchée au psychédélisme définitivement over the top, on se contentera de dire qu'il n'a pas à mon humble avis la cohérence de Pink. Néanmoins, je dois avouer que plus le temps passe et plus je me sens irrémédiablement attiré par ce disque qui m'avait de prime abord déçu. C'est, me semble-t-il, le genre de signe qui ne trompe pas: Smile pourrait s'avérer à l'usage (à l'usure ?) un des meilleurs albums de Boris, pour peu qu'on fasse l'effort d'apprivoiser le bordel total qui semble être en définitive le leitmotiv du trio.

Au fond, l'improbable et l'inattendu ne surviennent en tant que tels que dans la mesure où la musique est engoncée dans ses propres principes, et c'est le message que semble vouloir faire passer Boris, avec leur air de dire "vous n'auriez pas osé, hein ?". Si j'osais une prédiction sans grande conséquence, je dirais que Boris devraient connaitre d'ici cinq ou dix ans un statut proche de celui de Motorpsycho à l'heure actuelle. Alors retenez bien ce nom.

- lina b. doll, le 2 07 2008

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