Je craignais un peu l'effet electro-dub (français) soporifique, je ne vous le cache pas. Et mal m'en a pris, parce que Revo pratique en vérité une musique aux sonorités aiguisées, qui n'ont pas peur de taper dans le rouge quand il faut. En fait ce disque me fait très fortement pensé à Reverse Engineering, dont la facette hip-hop aurait été remplacée par des composantes plus « rock ».
Quelques morceaux sur le disque laissent une très bonne impression, d'autres semblent n'avoir ni queue ni tête et nous donnent cette fâcheuse impression que quelques algorithmes et une base de données savamment fournies suffiraient à générer ce type de compositions sans aucune intervention humaine. C'est certes un procès d'intention, mais il manque à ce type de musique une composante organique, qui peut éventuellement ressurgir sur scène, mais qui sur album fait irrémédiablement défaut. L'émotion, peu importe sa nature, s'accommode assez mal de la surabondance de breaks et des superpositions incessantes, et l'envie de zapper directement vers les morceaux moins frénétiques et tumultueux l'emporte après quelques écoutes seulement.
Les amateurs du style seront certainement plus indulgents que moi vis-à-vis de la musique de Revo, qui est pourtant loin d'être mauvaise, même si à mon humble avis, un feu d'artifice tiré depuis une barque à 2km du rivage ne remplacera jamais en terme de divertissement et de satisfaction esthétique le vésuve humide qui finit par nous bruler trois doigts au deuxième degré. Comprenne qui pourra.
- lina b. doll, le 10 06 2008