Après s'être plusieurs fois posé la question, après avoir crû le groupe perdu, fini, une réponse nous est parvenue comme un rayon de soleil dans notre automne 2007 : les Tindersticks reviendront déposer leur spleen envoûtant au travers d'un nouvel album. Certes, nous n'avions pas été en manque de Stuart A. Staples qui nous avait gratifié de deux beaux albums solos, néanmoins les arrangements plus étoffés et quand même supérieurs du groupe nous manquaient. Changement de personnel à bord, trois qui partent, trois qui arrivent et, tout à fait entre nous, si cela change probablement l'ambiance interne du groupe, pour nous, on ne sent pas trop la différence.
Le capitaine Staples est toujours aux commandes, secondé de son fidèle lieutenant Boulder et les vaillants marins reprennent l'affaire un peu où ils l'avait laissée à l'époque de Simple Pleasures, il y a de cela 9 ans. Non, pas de retour aux ambiances plus tendues de la trilogie que formaient les trois mythiques premiers albums (I; II & Curtains), Hungry Saw se câle dans la ligne qu'a tracé le groupe depuis une dizaine d'années. D'excellentes compositions au programme, à l'image de "The Other Side of the World" et son refrain à émotion ajoutée, du tendre "Boobar" ou du final "The Turns We Took". Comme bien souvent avec les Tindersticks, pas vraiment de faute de goût, tout est plutôt classieux et enivrant, voire intemporel. Certes, on sera forcé d'admettre que cet album ne renouvelle pas grand chose et que pour l'effet de surprise il faudra repasser. Mais au fond on ne va pas faire la fine bouche et on reprendra bien une petite rasade de spleen soul pour la route Tindersticks, que Hungry Saw fait avancer de quelques hectomètres.
- le sto, le 30 05 2008