De premier abord, comme ça, l'idée est assez emballante : une jolie fille qui nous propose une interprétation de chansons du grand Tom Waits, une production de David Sitek (TV On the Radio) et quelques participations aux chorus de David Bowie ; on a vu plus dégueu comme affiche. Ceci étant et toute idée salace mise à part, qu'est-ce que nous réserve Anywhere I Led My Head ?
Passé l'instrumental "Fawn" qui nous fait patienter pour écouter la voix de la belle, on attaque d'une manière bien fade cet album avec les premiers titres, dont un "Falling Down" qui ne réussit qu'à nous faire se rendre compte comment la version originale nous manque. "Fannin' Street" s'en sort de justesse, on dira sournoisement que c'est dû au fait que c'est une excellente chanson. Les morceaux s'enchaînent, on retient quelques bons moments, tel la légèreté 80's d'un "I Don't Want to Grow Up" totalement anachronique ou l'éventuel "I Wish I Was in New Orleans". Mais une fois les onze titres passés, il faut rendre une copie quant au sentiment général de l'album. Et le constat n'est pas très bandant : Scarlett Johansson a une voix assez inexpressive, plutôt basse et monocorde, pas sexy du tout. Les arrangements de Sitek sont dans la norme d'un électro rock assez classique mais distant, utilisé peut-être pour camoufler certaines faiblesses vocales ; un dépouillement acoustique aurait probablement été plus opportun malgré tout. Quant au grand David Bowie, il faut bien le chercher, tout nivelé par le bas qu'il est dans cet album où tout est un peu aplati.
Reste que Anywhere I Led My Head nous donne une soudaine envie de se replonger dans l'univers glauque, alcoolisé, émouvant et salace de Tom Waits, qui, en vieux salaud qu'il est réussi tout de même à se faire prendre le micro par une des actrices les plus excitante du moment.
- le sto, le 16 05 2008