Oh bien entendu, on ne s'attendait à pas grand chose en voyant que Morcheeba avait sorti un nouvel album. D'ailleurs on ne l'avait presque pas remarqué, comme si depuis Charango le groupe sombrait gentiment dans l'anonymat. Alors que peut-on dire de Morcheeba suite au médiocre The Antidote?
Exit la chanteuse Daisy Martey qui n'aura donc officié que sur un album, la recette de plusieurs chanteurs/euses se partageant la vedette est cette fois préconisée. Un peu de folk, quelques accents pop assez convenus, un titre en français con-con ("Au ciel de toutes les couleurs / ton soleil réchauffe mon cœur") un peu de hip-hop balancé sans passion : au fond des compositions et des voix d'une grande platitude. On est définitivement loin des frissons que nous procurait Skye Edwards sur les premiers albums. Quant à la production, elle est très claire, très propre, absolument inintéressante et sans âme! Dès lors, quid des arrangements ? Eh bien c'est probablement la meilleure partie! C'est en effet sur des titres tels que l'instrumental "Thumbnails" ou "The Ledge Beyond the Edge" que Morcheeba s'en sort le moins mal. Certes, ça reste assez convenu, mais quelques petits accords, sons exotiques et scratches nous font (presque) agréablement tendre l'oreille.
Mais au final, le groupe plonge donc encore un peu plus profond dans les abîmes de l'aseptisation musicale. Morcheeba semble être devenu un groupe fantôme appartenant au passé qui, sous l'angle de la pseudo-nouveauté du fait d'un changement forcé de personnel, nous fait croire qu'il a encore une âme. Mais malheureusement le groupe n'est plus qu'une coquille creuse, vidée de toute substance, un ersatz pop vivotant uniquement sur son passé. Triste histoire.
- le sto, le 8 04 2008