On est très heureux de présenter les deux trublions de Love Motel, JP Kazemi (au chant & guitare) et Stéphane Mercier (aux claviers et manettes). Sur ce second opus, le binôme explore en archéologues déjantés les contrastes piquants de l’électro, brassant pêle mêle les aventures de Kraftwerk, les autoroutes trépidantes de Giorgio Moroder et le dandysme désabusé d’un David Bowie période glam, pour le côté pop acidulée.
Portraits rétro-futuristes, tantôt en français, tantôt en anglais, les douze chroniques s’avèrent souvent désopilantes : il fallait oser les plaintes délicieusement pathétiques de «Je pleure» ("Je pleure lorsque Sally Spectra fait du mal à Ridge Forester (!)"), ou les slogans télémarketing guerriers de «Dial God (USA)». Evidemment, Love Motel n’a peur de rien, commettant ce deuxième album avec une nonchalance bienvenue. Avec toutefois la petite pointe de mélancolie en plus, dixit les fines mélodies plus oniriques de «Square Gardens».
Mind the Void s’avère dans tous les cas attachant, singulièrement posé en équilibre entre rire jaune et décadence étudiée. Et en plus, ça se danse, Love Motel n’étant pas locataire de Poor Records (Kid Chocolat, Solange la Frange) pour rien ! Une bonne surprise électro-pop romande bien troussée, bouillonnante d’idées et bravant même de nouvelles frontières (Love Motel est retenu pour les finales des Eurockéennes 2008).
- runeii, le 8 02 2008