Il y a deux sortes de groupes de rock. Ceux qui sont cools et ceux qui essaient de l’être. Alors que des merdaillons genre The Killers ou des vieux jeunes genre U2 restent engluées dans la deuxième catégorie, QOTSA triomphe allègrement dans la première. Et derrière cool on met quoi ? Outre la dégaine furieusement sexy de Josh Homme, les fringues vachement chouettes de Ramirez, il y a un fond. Leur musique. Tantot sexy à mort ("Make It Wit Chu"), tantôt furieusement mâle ("3’s and 7’s"), tantôt punk furibard ("Sick Sick Sick"), elle regorge donc de la quintessence du groupe rock telle qu’on peut se la représenter.
Un peu ce pourquoi on aime le rock dans ce qu’il a de respectable, mais aussi d’honteux. Après une histoire faite d’expérience avec une ribambelle d’amis, le line up tend à se stabiliser un peu depuis l’album précédent. La musique y gagne en qualité, plus complexe dans l’écriture ("River on the Road") mais toujours aussi abordable. Elle amalgame tout ce qui a fait la culture de Josh Homme (pop, southern rock, heavy metal) en s’éloignant de l’étiquette balourde stoner qui lui collait à la peau. Ils n’ont gardé de ce sous-genre les riffs marteaux piqueurs et les basses hypnotiques. Bref ca envoie du lourd mais ça a aussi ces moments de douceur ("Into the Hollow" ou "Suture up your Future").
Ce groupe sait presque tout fait et il le fait furieusement bien, avec style. A l’heure des clowns déguisés de Fall Out Boy, des britons qui se prennent pour les clash 10ème du nom, voir ce groupe venir les torcher avec un musique à la fois vénale et authentique, c’est une bouffée d’oxygène ; ces messieurs ont en plus la qualité d’être très bon en live. Bref on y retrouve rien à dire.
- Zep, le 18 01 2008