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Psychoide / Participation Mystic
8.2007
Notation
Rock   Post Rock   Experimental

En se penchant sur nos berceaux, les fées peuvent parfois changer quelques destins. Pour preuve, ces aimables créatures se nomment ces jours-ci Robin Rimbaud et Justin Broadrick, icônes d’une scène indé urbaine dans sa mixité d’attractions et son refus des tièdes compromis. Deux mondes pourtant divergents, aussi : electro minimaliste expérimentale pour Scanner, metal industriel psyché pour Jesu (et plus loin Godflesh). Leur point commun : l’usage du dénommé «remix», terme galvaudé s’il en n’est, alors qu’il s’agit ici de véritables reconstructions sonores, la main du maître y ajoutant les fragrances de son humeur du moment.

J’en viens enfin à l’objet du jour. Premier EP en forme de prémisse à l’album (Le Diable avec ses Chevaux, prévu pour novembre), Psychoide / Participation mystic expérimente de nouveaux champs pas forcément évidents de prime abord. Les compositions d’Olivier et Frédéric Charlot restent à priori plutôt abruptes, par choix d’un univers usant des cordes comme écran noir, finalisant deux plages dark ambient acoustiques bercées d’instruments classiques et de grincements de dents. Les fans du label canadien Constellation (A Silver Mt Zion) mais surtout de Set Fire to Flames y trouveront certainement leur compte, les adeptes du free jazz également. Toutefois l’obscurité rampante vénérée ici se voit parfois mise en déroute, la faute à un noir trop uniforme pour y tracer son chemin.

Le disque ne s’arrête fort heureusement pas là : chacune des deux plages se voit ressuscitée par les deux bidouilleurs cités plus haut. Retouché par Scanner, «Psychoide» en devient un concerto dansant pour geôles bétonnées, quasi symphonique, souvent martial, dans tous les cas terriblement efficace. Après quelques détours chez Isis et Pelican (le EP March into the Sea), le doux Jesu Broadrick remonte ici «Participation Mystic». Mixture dense soulevée par un beat écrasant, ce mécano auparavant sans réelle ligne directrice reçoit un sang neuf bienvenu. A croire qu'il est enfanté dans les rêves posthumains de Scorn. La touche re-play s’impose, et l’air de rien, ce premier EP devient un stimulant qui pique notre petit confort musical bourgeois.

De quoi satisfaire vos oreilles ici.

- runeii, le 14 10 2007