Ce qui est incroyable avec l’ami Manu Chao, c’est que lorsqu’il sort un album, il n’a pas peur des mots recyclage et remix. A chaque sortie, on s’envoie facilement deux hits réellement excellents, qui vont faire le tour du monde (du moins de l’Europe) et auxquelles il est impossible d’échapper dans tout trajet durant plus de 21 minutes dans une voiture, à la radio (test réalisé dans des conditions réelles sous contrôle d'huissier assermenté!). Ici c’est évidemment « Rainin’ in Paradize », au tempo parfait, paroles un peu contestataires, riff de guitares imparable, fredonnable toute la journée ; bref LE titre ! A côté de ce futur monument, quelques titres qui tiennent bien la route tel le doux « A Cosa », « Y Ahora Qué ? » et le titre d’ouverture « 13 Dias ».
Ensuite il y a le recyclage, les titres repris d’anciens albums comme de Sibérie m’était contée (p. ex : « Besoin de la lune »), et les intros copié-collées des albums précédents (p. ex : « La Vida Tombòla » ou « Politik Kills »). Le plus fascinant est que, lorsque Manu a un nouveau jouet, il réussi à le placer crânement plein de fois dans le même disque. A l’époque c’était un petit « triiiiii » qui allait crescendo. Pour La Radiolina ce sont les sirènes de police et le petit riff de guitares que l’on retrouve sur pas moins de sept morceaux (sur 21). Alors certes, il est bien trouvé et on peut comprendre qu’il veuille placer sa trouvaille un peu partout, mais si Led Zeppelin nous servait le riff de « Black Dog » sur un tiers des titres de IV, on la trouverait peut-être un peu amère... La comparaison s’arrête là !
Alors certes on admettra que Manu est un chic type, que c’est pas sympa de lui tomber dessus et qu’il faut juste se laisser emporter, que La Radiolina est un petit rayon de soleil qui nous fait oublier tous nos soucis, etc, etc. Oui! Il n’empêche que les coups de soleil c’est pas bon pour la santé et qu’on vous conseille fortement de mettre de la crème à haut indice de protection, car vous allez bouffer du Manu Chao pour un moment dès à présent. Tels les mecs tristes derrière notre petit lecteur, on assumera de regretter un peu plus d’audace et d’effort de la part du baladin, plutôt que de nous ressasser toujours les mêmes schémas de compos qui, bien qu'efficaces, perdent petit à petit de leur intérêt.
- le sto, le 18 09 2007